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ATELIER TERRE
 
Réhabilitation et transformation d’un ancien garage en centre de formation et ateliers pour céramistes

Dieulefit 26220

Architecte : MAA architectes, Dieulefit (26)

BET : Economie : Gesteco Veyrunes, Portes lès Valence (26);  Thermique et fluides : Effi Conception, La Bégude de Mazenc (26); Structure :  BSY Ingenierie, Aouste-sur Sye (26); Structure bois : BE ElementBois, Valence (26)

Maître d’ouvrage : Commune de Dieulefit (26)

Surface : 440 m² SDP

Livraison 2024

Photographies : François Baudry

​Pour une séance de photographies, en attendant la venue des premiers céramistes, Poterie Dieulefit prête quelques pièces du bleu outremer emblématique.

En Drôme, à l’entrée du bourg de Dieulefit, rue des Reymonds, l’enseigne lumineuse “Top Garage” affiche désormais “Atelier Terre”. Le bâtiment de plain-pied, accolé au rez-de-chaussée d’un petit immeuble, fut longtemps un garage automobile : côté colline, des ateliers de bricolage et côté rue, un grand plateau avec une signalétique au sol organise la réparation des voitures. La rue des Reymonds est historiquement connue pour ces ateliers de potiers qui stockaient leur terre au sein de caves creusées dans le safre, nom provençal utilisé notamment par les maçons pour désigner cette roche argilo-sableuse. EPORA (Etablissement Public Foncier de l'Ouest Rhône-Alpes) achète, pour le compte de la commune de Dieulefit en 2021, l’ancien garage avec l’idée de le transformer en bureaux et en ateliers pour les artisans locaux.

Comment transformer un garage en espace de travail ? Le bâtiment révèle ses aspérités et les traces du passé au fil du chantier : les toitures sont abîmées, les diagnostics indiquent de l’amiante, une partie de la structure bois est rongée par les insectes, une des caves polluée par l’activité du garage. Alors que les études de réhabilitation sont déjà engagées, la Maison de la Céramique cherche dans l’urgence des espaces pour accueillir les stagiaires des formations qu’elle développe, des CAP en tournage et des stages courts pour les professionnels - dans l’attente d’un grand centre d’apprentissage des métiers de la terre. À l’échelle du territoire, la filière céramique joue un rôle important. La mairie décide de louer dans l'immédiat le garage à la Maison de la céramique.

 

Les charpentes sont traitées ou refaites, des reprises structurelles consolident les endroits sans fondation, les sols inégaux sont remis à niveau pour permettre l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, une des caves-boyaux est condamnée et l’autre, nettoyée, pourra comme à son origine stocker la terre des artisans. Le bâtiment est isolé et respire à nouveau. Cinq grands ateliers indépendants sont desservis par une large rue intérieure, espace commun qui relie les occupants les uns aux autres et offre la possibilité d’une multitude d’usages conviviaux (partager son travail, échanger des nouvelles, exposer une pièce sur une sellette, boire un café). Au cœur du bâtiment, un grand atelier accueille les fours à céramique et des expositions. Certains ateliers peuvent être si besoin réunis. Les anciennes portes sectionnelles du garage, transformées en baies vitrées, offrent des percées visuelles et un second jour aux ateliers arrière. La lumière du soleil traverse les pièces, depuis la rue des Reymonds jusqu’aux espaces côté colline.

 

Question de budget et de souvenirs, le bardage extérieur gris métallique de l’ancien garage est conservé. Dans la rue intérieure, la façade en pierre de l’immeuble, autrefois invisible, est révélée. Ainsi se raconte tout un processus de mise aux normes, de réhabilitation et d’ajustements parfois invisibles à l’œil nu pour les occupants futurs, qui traverseront le seuil outremer de l’entrée et suivront d’un pas rapide les lignes bleues au sol, direction leur atelier, la cuisine ou les vestiaires.

 

En attendant l’ouverture du lieu, la lumière d’hiver tape sur les carreaux blancs aux joints bleus des éviers, et dans une petite pièce à l’arrière, un panneau “Top Garage” est posé la tête à l’envers contre le mur. Le chantier est livré.

Texte : Maïda Chavak

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